Une triste réalité de la vie dans un pays qui a été en proie à des conflits et de troubles depuis des décennies est une population qui rate son éducation. Quand les parents craignent pour la sécurité de leurs familles, ils peuvent être réticents à laisser leurs enfants sortir, et encore moins passer une journée dans une école qui peut faire objet d’une attaque brutale.
A Dakar, il y a une communauté Centrafricaine d’environ 4000 personnes. Depuis 10 Décembre 2012, la RCA est confrontée à un conflit entre deux groupes: la Séléka et les Anti-Balaka. La Séléka est majoritairement originaire du Nord de la RCA, où il n’y a pratiquement pas de routes, pas d’écoles et la majorité de la population est analphabète. Les médias occidentaux qualifient cette crise comme étant un conflit religieux entre musulmans (Séléka) et chrétiens (Anti Balaka), mais selon Mandela Yapende, secrétaire général de la «Collectif Touche Pas à ma Constitution», «Il s’agit d’un manque d’accès à l’éducation, de la corruption, de l’abandon par le gouvernement, et la manipulation qui a encouragé la Séléka à s’armer et se battre. »
Le Collectif Touche Pas à ma Constitution, une association née à Dakar, avec une coordination en France, a une mission: la défense de la constitution, les droits humains, la bonne gouvernance, et la liberté d’expression pour les Centrafricains. Ils se réunissent une fois bi-hebdomadairement par pour discuter des questions pertinentes, écrire des articles, et rédiger des plans d’action et des stratégies médiatiques sur la manière de résoudre les problèmes au pays. Leurs articles ont été publiés sur les sites d’informations locaux et régionaux, et ils sont considérés comme parmi les leaders d’opinion de la diaspora Centrafricaine sur les problèmes en RCA. Ils ont réussi à arrêter les modifications illégales de la constitution en 2013 par des sensibilisations de taille sur les médias de la région, et ils ont même organisé une conférence à Dakar, avec l’honorable constitutionnaliste sénégalais Dr Mounirou SY et l’auteur et professeur Centrafricain le Pr Begon Bodoli Betina sur le thème ‘Que dit ma constitution’. En outre, leurs campagnes médiatiques ont contribué à la libération d’un prisonnier politique qui a été faussement accusé d’avoir fomenté un coup contre le gouvernement.
Alors, pourquoi ne les organisations comme les Nations Unies ne savent pas ce que les Centrafricains intellectuels, passionnés disent au sujet de leur pays? C’est parce que les intellectuels Africains n’utilisent pas assez les technologies de communication du 21ième siècle pour partager leurs opinions. Dans un monde de plus en plus connecté, avec l’avènement des médias sociaux, il est facile de partager des idées et discuter des sujets pertinents, mais en Afrique, où l’Internet est un phénomène relativement récent, il est crucial d’initier les étudiants à l’utilisation efficace de l’Internet pour entrer dans les débats mondiaux. Facebook a acquis une immense popularité en Afrique, avec 100 millions d’utilisateurs, soit la moitié des gens connectés à Internet. Malheureusement, il est trop souvent utilisé pour publier des photos et des blagues plutôt que le partage de contenu sérieux avec un public instruit.
Twitter, en revanche, est de plus en plus utilisé pour partager des nouvelles et des opinions sur des sujets multiples. Dans le cas de la République centrafricaine, il y a des milliers d’utilisateurs sur Twitter qui utilisent le hashtag #CARCrisis pour partager des informations pertinentes, des opinions et des théories, mais ils sont des organisations ou des étrangers pour la plupart internationaux. Les utilisateurs de Twitter intéressés par le conflit pourraient chercher ce hashtag, mais pourront pour la plupart voir les perspectives de l’extérieur.
En Afrique, de nombreux changements sont nécessaires pour entendre les voix africaines. Les écoles à tous les niveaux devraient promouvoir la créativité et encourager la formation et le partager des opinions personnelles. Il va sans dire que les gouvernements doivent investir dans la réduction de la facture numérique, et faire de l’infrastructure Internet dans les grandes villes et les communautés rurales une priorité. Cela va engendrer un grand bouleversement du système de l’apprentissage qui existe actuellement. En outre, l’utilisation d’Internet doit être enseignée à l’école pour guider les gens sur les moyens constructifs de l’utiliser pour la recherche, le réseautage et la communication.
Donnons ceux qui comprennent les réalités du conflit, et qui ont des implications profondes, une chance de partager leurs solutions avec ceux qui prennent les décisions politiques. L’Organisation des Nations Unies et les ONG qui tentent de ramener la paix dans la zone de conflit devraient se pencher sur ces groupes de jeunes intellectuels comme une ressource à utiliser dans la création de solutions durables pour la paix. Enseigner les technologies de communication du 21ième siècle et la formation sur Internet est la meilleure façon de le faire.
Comments